Universitaires, Stagiaires et séjours temporaires
De tout temps, étudiants français et québécois ont eu envie de traverser l’Atlantique pour voir ce qui se faisait de l’autre côté. Les Québécois attirés par cette culture pluriséculaire dont ils sont en partie issus, les Français fascinés par les infinies possibilités du continent américain, enjolivées, si c’était nécessaire, par un État québécois de langue française mais de technologie anglo-états-unienne, par les grands espaces, par la nature à portée de la main, par la disponibilité des professeurs, par l’accessibilité des bibliothèques et par des programmes originaux introuvables en France et adaptés à la mondialisation.
Universités
Échanges : il existe, dès le premier cycle, des programmes d’échanges bilatéraux entre certaines universités ou certaines grandes écoles françaises et certaines universités québécoises (consulter son institution d’enseignement). Certaines universités françaises voient d’un bon œil leurs étudiants partir faire une partie de leur maîtrise (2e cycle) au Québec. Pour les étudiants en cours d’études de 3e cycle, il s’agit de se trouver un professeur québécois qui accepte de diriger une thèse de doctorat en co-tutelle.
CREPUQ : Les Français peuvent dans certains cas rester inscrits dans leur université s’ils viennent pour un court séjour (un trimestre ou deux). Il leur en coûte beaucoup moins cher; ils restent inscrits dans l’université française (où la scolarité est d’un coût modeste). Ils participent au programme de la CREPUQ (Conférence des recteurs et des présidents des universités québécoises). Consulter le site de la CREPUQ (www.crepuq.qc.ca). Pour ce programme, passer impérativement et en premier lieu par l’université française où est inscrit le candidat en cours d’études.
Cursus complet : pour venir étudier au Québec sans nécessairement passer par une institution française, il faut faire une demande d’inscription dans chaque université choisie pour l’année universitaire suivante, puis demander à la Délégation générale du Québec à Paris un certificat d’acceptation du Québec (CAQ), qui permettra à l’Ambassade du Canada de donner un permis d’études. Le tout demande du temps. Commencer les démarches au minimum 8 à 10 mois avant le départ (le trimestre d’automne débute parfois fin août).
Assurance-maladie : En application de l’entente en matière de Sécurité sociale, les étudiants français bénéficient de la même couverture sociale que les Québécois (moins généreuse que la Séc. Soc.). Les étudiants français devront présenter, dès leur arrivée au Québec, le formulaire SE-401-Q-102 (ou SE-401-Q-106 s’ils font partie d’un échange étudiant et SE-401-Q-104 s’ils effectuent un stage non rémunéré en entreprise) auprès de la RAMQ (Régie de l’assurance maladie du Québec). Ce formulaire est à retirer et à faire viser avant le départ par votre caisse de Sécurité sociale en France.
Permis d’études / de stage au Canada : les étudiants admis à poursuivre une partie de leurs études dans le cadre d’un programme d’échanges ou d’un cursus complet doivent obligatoirement obtenir un permis d’études . délivré par l’Ambassade du Canada. Les étudiants et autres jeunes se rendant au Québec pour y effectuer un stage, même non rémunéré, doivent obligatoirement et quelle que soit la durée de leur séjour, passer par l’Ambassade du Canada pour obtenir un permis de stage ou un permis de travail temporaire. Les démarches sont à entreprendre environ 8 à 10 semaines avant le départ auprès de : https://www.amb-canada.fr et, dans le cas des étudiants, après le processus d’entente avec l’université québécoise et l’obtention du Certificat d’acceptation du Québec.
Frais : Les citoyens français, qui ne font pas partie de programmes d’échange de la CREPUQ, paient le même tarif de scolarité, plus élevé qu’en France, que les étudiants québécois et bénéficient tout de même de l’exemption des frais de scolarité supplémentaires appliqués aux autres étudiants étrangers. Le taux de base pour un étudiant québécois est d’environ 1500 $ par trimestre d’études (qui dure 4 mois).
Étudier au Québec coûte cher : scolarité, frais afférents, pas de restaurants universitaires, ni de tickets universitaires (mais on peut louer un petit frigo dans les résidences universitaires et il existe des cuisines collectives dans certaines résidences). Retenir de bonne heure sa place en résidence universitaire : il n’y a pas de place pour tout le monde et, si le gîte (simple, confortable, propre) est bon marché, il n’en est pas toujours de même dans les appartements en ville. En revanche, il peut être avantageux sur le plan de l’intégration comme de l’équilibre budgétaire d’être co-locataire avec des Québécois, ce qui demande une faculté d’adaptation d’un niveau que bien des Français n’atteignent pas facilement
Bien vérifier : Pour un doctorat tout québécois, par exemple, les universités peuvent exiger une inscription, donc des droits de scolarité à plein temps, pour trois trimestres (= 12 mois), même si vous ne vous consacrez pas à votre thèse tout l’été, mais ces frais de recherche, même peu élevés, grugent un budget déjà maigre, par définition.
« Petits boulots » : Depuis quelques années, les étudiants étrangers ont le droit de travailler pour gagner de l’argent pendant un nombre d’heures limité par semaine, dans l’université de leurs études et même en dehors de l’université québécoise d’accueil.
Une erreur à ne pas commettre : louer un appartement entre Français et ne pas se lier avec les Québécois. Ce serait la meilleure façon de ne connaître ni les Québécois, ni leur culture, et de passer à côté d’un enrichissement certain. Nous avons connu des Français qui, pour chacune des courtes semaines de lecture, fuyaient vers New-York ou la Floride, et qui repartaient en France pour les vacances de Noël. Dommage! Ils auraient pu être invités dans une famille accueillante et découvrir des régions rurales ou éloignées peu banales.
Stagiaires : Demander un permis de travail en plus du permis d’études si le stage fait partie des études prévues au Québec. On doit demander un permis de travail (www.cic.gc.ca) même si le stage est non rémunéré. On peut aussi passer par l’Office franco-québécois de la jeunesse (www.ofqj.gouv.qc.ca). L’OFQJ a une banque d’offres de stages offerts pour les 18-35ans. On peut aussi s’adresser à d’autres institutions (ex. dans le domaine agricole: www.experience-internationale.com), qui permettent ce genre de séjour. Quelques écoles supérieures gèrent leur propre système.
N.B. : Si on décide en fin de stage de ne pas rentrer en France quitte à perdre son billet de retour, on n’est plus couvert dès la fin du stage par l’assurance maladie et on se trouve alors en situation illégale au Québec, avec des conséquences désastreuses en cas de pépin de santé et surtout si l’on envisage à plus long terme d’immigrer au Québec.
Séjours temporaires
– VIE : Volontaire international en entreprise. Stage rémunéré en entreprise https://www.civiweb.com (moins de 28 ans)
– PVT : Permis vacances travail = Visa offert par le Canada pour un an, qui permet de visiter le Canada tout en faisant de « petits boulots ». (moins de 35 ans).
– PTT; Permis de travail temporaire. Entre autres, les conjoints de « post-doc. » peuvent obtenir un restrictif, dont certaines des restrictions peuvent être levées à certaines conditions.
Bien se renseigner avant de partir. Voir les sites du Québec (https://www.immigration-quebec.gouv.qc.ca/fr/biq/paris/ et www.micc.gouv.qc.ca), où l’on peut télécharger le guide : Apprendre le Québec et où des sections étudient les cas particuliers; « Étudier au Québec », « Visiter le Québec », « Immigrer au Québec »), du Canada (www.amb-canada.fr) (canadainternational.gc.ca) , du Consulat général de France à Québec (www.consulfrance-quebec.org , dont le Guide des ressortissants français à Québec) et de Montréal. En France voir le site de la Maison des Français de l’étranger (www.mfe.org), le site etudionsaletranger.fr., le site campusfrance.org et beaucoup d’autres.
N.B. Nous partageons la même langue, certes, mais soyons conscients que le Québec a développé au cours des siècles une tout autre culture, riche et originale, que celle de la France.
N.B. : Liste non exhaustive et sujette à changement : les politiques évoluent très vite.
Françoise Tétu de Labsade, novembre 2013